Tapage Culture

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Jean-Pierre Danel est le fils du chanteur Pascal Danel, star de la chanson des années 70 avec Les neiges du Kilimandjaro et La plage aux romantiques. Attiré par les guitares de son papa, c’est tout naturellement que le petit garçon commence a y poser ses doigts au point d’en maîtriser rapidement des accords. Et, à 14 ans, il entame une carrière professionnelle, que ce soit en studio ou sur scène. Aujourd’hui, il publie Guitar Safari, comprenant 3 CD, dont un nouvel album, un Best Of et un Live. Au cours de ses 40 ans de musique, il est devenu le guitariste instrumental le plus vendu en France avec un nombre archi impressionnant de disques d’or, de platine et de diamant.

JeanPierre Danel et quelques unes de ses guitares dont plusieurs mythiques Stratocaster !

Nombre des 60 titres proposés dans ce coffret ont été enregistrés en duos avec d’autres maîtres de la guitare comme Hank Marvin des Shadows, Jean-Félix Lalanne, Albert Lee, Paul Personne, Jake Shimabukuro, Michael Jones, Louis Bertignac, Beverly Jo Scott, Laurent Voulzy, et, bien sûr…Pascal Danel !

Grégoire Colard

Jean-Pierre Danel/ Guitar Safari / Puzzle Productions/ 19,99 euros

Ramon Pipin ( de son vrai nom Alain Ranval), est un artiste archi iconoclaste, révélé dans les années 70 par ses productions musicales avec les groupes mythiques « Au Bonheur des dames » (« Oh les filles ») et « Odeurs« . On le retrouve aujourd’hui sur la scène du Café de la danse, entouré des « Excellents« , un groupe de musiciens aussi farfelus et talentueux que lui, et aussi dans un album, « Ukulelum Trucidatio« , où 31 titres sont torturés et « massacrés », que ce soit, entre autres, dans des reprises parodiques de Mickael Jackson et des Queen (« We are the champions« , devenue sur scène « Nous sommes des champ’ignons »!), mais aussi de Prince, Dylan, Lou Reed, David Bowie, Sting, Madonna, AC’DC, Kate Bush, Eagles, etc….!

Alain Ranval, alias Ramon Pipin

Le temps d’une photo, Ramon Pipin peut afficher un air accablé, mais, dans sa vie personnelle et son parcours artistique, l’humour a toujours été sa clef de sol. Il a composé des musiques de films pour Albert Dupontel, Antoine de Caunes, Laurent Baffie, Christian Clavier, réalisé mille gags avec l’humoriste Camille Saféris, écrit aussi pour Renaud ( « Les aventures de Gérard Lambert » et « Mon beauf« ), et été proche de Coluche et de Desproges! Que de références!!!! Mais il en est une à lui tout seul et le public ne s’y trompe pas, se précipitant à chacune de ses apparitions sur scène, dont les prochaines se tiendront le 9 novembre et le 5 décembre, avec toute sa troupe irrésistible de rigolos, au Café de la Danse! Un spectacle délirant, co-produit par Pierre Mitz et lui.

Ramon Pipin et les Excellents au Café de la danse.

Grégoire Colard

Café de la danse/ 5 passage Louis Philippe/75011/ Café de la danse: 28 euros

Comme le dit le vieil adage, « Le temps passe, mais les souvenirs restent ». Et justement, ce livre qui sort à l’approche de l’anniversaire de la disparition de Daniel Balavoine, le 14 janvier 1986, n’est pas une biographie de plus sur lui, mais comme une réunion d’amis qui racontent qui il était au quotidien pour chacun d’eux. Une façon très originale de faire revivre le « terrien en détresse »!

Avec Michel Berger et France Gall, en 1979, pendant les répétitions de  »Starmania ».

François Alquier a eu l’idée de joindre non seulement des membres de la famille du « Chanteur », comme ses frères et ses soeurs, et son fils Jérémie, mais aussi ses musiciens, ses choristes, deux de ses compagnes, Catherine Ferry et Linda Lecomte. Sans oublier nombre de personnages clés du Show Business qui ont eu à faire à son caractère déterminé, à sa profonde gentillesse, à son humour dévastateur et à son désir profond d’aider les plus démunis de tout, jusqu’en Afrique. Osant même interpeller en direct à la télévision François Mitterrand, le candidat socialiste à la Présidence de la République, qui s’est montré sensible à son audace et son discours.

19 mars 1980, lors du Journal télévisé d’Antenne 2.

Cet émouvant ouvrage de François Alquier, nous permet, en ces temps où la musique est confinée, d’aller à la rencontre d’un chanteur qui n’avait peur de rien, tout en préservant les autres !

Grégoire Colard

Daniel Balavoine, Un homme Vrai/ Pygmalion/ 342 pages/ 18,90 euros

Association Daniel Balavoine

Site: www.associatiodanielbalavoine.org

Mail: association-daniel-balavoine@orange.fr

On a tous en nous un titre de Christophe: Aline, Les Marionnettes, Paradis Perdus, Succès Fou, Señorita et, bien sûr, Les Mots Bleus. Il les réinvente aujourd’hui dans un nouvel album à travers des duos inattendus et très inspirés.

Né en 1945, Christophe a toujours été un jeune homme à part et il l’est resté, influencé par les vies et le talent d‘ Elvis Presley et de James Dean, impressionné par l’inspiration de Lou Reed et de Pink Floyd. Les Ferrari, les Lamborghini, vivre la nuit, dormir le jour, les excès, les succès, Christophe a tout connu, se protégeant du soleil et et de l’éclat éblouissant de la gloire. Sa passion: rester chez lui, torturer et caresser des sons, créer des atmosphères, chercher, créer, et, cette fois ci, reprendre ses grands succès avec la complicité d’autres interprètes.  » J’ai toujours eu horreur des duos et là, j’en ai eu envie! J’aime me surprendre moi-même !« 

Et, du coup, ce n’est pas un album de duos qu’il sort, mais deux, dont l’un ces jours-ci , « Christophe etc.. », et l’autre en septembre prochain! Quelle énergie pour un oiseau de nuit! Dans l’opus que l’on peut déjà découvrir, il s’est acoquiné avec le rappeur Nusty, avec les punks de Panik LTDC, mais aussi avec son vieux pote Eddy Mitchell, et d’autres, comme Raphaël, Sébastien Tellier, Etienne Daho, Camille, la chanteuse libanaise Yasmine Hamdan. Un choix éclectique, le tout pour revisiter ses tubes avec de nouvelles atmosphères musicales et des voix aux couleurs complètement différentes. A découvrir absolument!

Grégoire Colard

Il y a des jours comme ça où vous allez sans grand enthousiasme à un concert où se produisent plusieurs artistes ou groupes encore inconnus, et là, le choc ! C’est ce qui est arrivé pour Tapage Culture, invité au O’Sullivan de la Place Pigalle, où le groupe Flavie et les Garçons, en quelques sept ou huit titres en français et en anglais a déchaîné un public qui ne le connaissait pas. Une vraie révélation, à suivre de près ! Nous avons rencontré la chanteuse…

Flavie et deux de ses trois Garçons sur la scène du O’Sullivan

« Flavie, on vous découvre sur scène, mais qui êtes vous ?

Flavie:  Je suis quelqu’un de passionné par la musique. J’ai dix-neuf ans, et je chante depuis ma plus tendre enfance. Je pense musique, je respire musique, et même si je poursuis des études de droit pour rassurer mes parents et leur faire plaisir, je ne me vois pas faire autre chose que de la musique ! Cela dit, le droit ne me sera pas peut-être pas inutile dans ce métier où j’aurai, on ne sait jamais, à discuter de milliers de contrats (rire)! On peut toujours rêver!

-D’où vient cette passion ?

Flavie: Toute petite, j’ai eu à subir le divorce de mes parents, la maladie de ma tante et c’est à travers les chansons de Christophe Maé que j’adorais, que j’arrivais à extérioriser mon mal être, en changeant souvent les paroles de ses textes, pour  y inclure mes mots à moi! Serge Gainsbourg aussi m’a influencée, surtout quand il affirmé un jour  » Je dérange, mais je le sais « .  J’ai compris que j’étais une petite fille qui dérangeait aussi, mais cela m’a déterminée jusqu’à maintenant . Je sais où je vais. 

-Et où allez vous ?

Flavie : Je vais à la rencontre du public, je veux faire de la scène, encore et encore, avec mes trois Garçons, des musiciens que je connais depuis plusieurs années. Je me suis produite à 13 ans pour la première fois en public à la Fête de la Musique. A 15 ans, j’ai commencé à enregistrer des titres avec eux, et aujourd’hui nous avons un premier CD. 

Vous écrivez vos textes et vous composez?

Flavie: Pour le moment, je ne joue d’aucun instrument, mais quand j’écris mes textes dont certains avec Alain Morel, écrivain et journaliste,  j’ai déjà une idée de ce que ce pourraient être le rythme, en général pop rock,  et le style de la future chanson. Ce que je dis dans mes titres, c’est souvent assez personnel, car j’ai subi des troubles émotionnels et physiques durant mon adolescence, à cause des émois familiaux, donc, mais aussi à la suite de harcèlement sexuels et d’une tentative de viol. Aujourd’hui, je suis devenue forte, sensible au mouvement Me Too , et ma dernière chanson « Ne me touche pas « , avec le clip qui vient d’être réalisé et qui est sur U Tube, est le reflet  de ma détermination à m’affirmer en tant que femme, chanteuse et en tant que personne solidaire, à l’écoute des autres.

Pour vous, la chanson est une arme ?

Flavie:  Grâce à elle, je me solidifie pour combattre. Là, je reviens de Mongolie où j’ai pratiqué un voyage équitable en traversant la steppe, en parlant et chantant avec les gens, en partageant leur quotidien. L’été prochain, j’irai à Madagascar pour aider des enfants à travers une association, « Nosy Komba ». Je suis très sensible à l’actualité du monde, qui me révolte et me met dans une rage folle. La chanson est un vecteur pour aller à la rencontre des autres et, si possible, les aider.   

Quels sont vos modèles artistiques?

Flavie: Ce sont presque toujours des femmes fortes (rire)! Comme Lady Gaga, Adèle. Et même Amy Winehouse.  Chez les garçons, Stromae. 

 

Physiquement, vous ressemblez à Lady Gaga dans A star is Born !

Flavie: Ah oui? Je prends cela comme un compliment! Merci! Le moins que l’on puisse  dire, c’est que c’est quelqu’un qui ose ! Sa carrière de chanteuse, et maintenant de comédienne, est hallucinante. Elle peut m’inspirer, en toute modestie, mais ce qui est sûr, c’est que je suis quelqu’un de déterminé! Je vis et j’irai en tous cas au bout de moi-même. Et vers les autres. Et vers l’amour. C’est déjà ça! Non? 

 

 

Grégoire Colard

 

Flavie et les Garçons, en concert le 12 janvier au Flow/ 4 Port des Invalides Paris 7eme/ 01 44 05 39 50

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

Les Forbans

  • Dans Artistes Chanson Rock
  • Le 6 Oct 2018
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    Les Forbans, 40 ans de rock juvénile !

    Le 3 octobre dernier, l’Olympia, archi complet, a croulé sous le succès des Forbans, ces quatre garçons qui ont démarré leurs carrières en 1978 et qui s’apprêtent à refaire un tour de France des plus belles scènes françaises.

     

     

    A l’heure où nos plus grandes gloires de la chanson avancent sérieusement en âge et dont certaines quittent  malheureusement  la scène, comme Charles Aznavour, Higelin, France Gall et Johnny Hallyday, et où une nouvelle génération passionne le public, comme Orelsan, Vianney, Louane, Soprano, Eddy de Pretto et tant d’autres, il existe aussi des chanteurs et des groupes, comme les Forbans, qui ne sont pas forcément sur toutes les grandes chaînes de télévision, mais qui passionnent les foules, comme ils viennent de le faire à l’Olympia. Quarante ans qu’ils existent, sans perdre une once de leur passion pour le Rock’n Roll , celle qui faisait danser les ados de leurs débuts. Et ceux qui ont vingt ans aujourd’hui paraissent aussi enthousiastes que l’étaient les générations précédentes. Apparemment, le relais a été fait !

     

    Photo AlVZ

    Sur scène, ils sont quatre, plus des choristes, et si le public de tous âges est habillé en perfectos noirs et chaussé de bottes texanes, le tout agrémenté de lourdes chaînes en argent autour du cou et des hanches , et de bagues aux doigts, les Forbans, eux, restent fidèles à eux mêmes, vêtus de vestes blanches et les cheveux ( pour trois d’entre eux qui en ont encore!  ) gominés. Bébert, avec sa voix toujours aussi parfaite, chaleureuse et tonitruante, s’agite comme un diable autour de son micro, affichant son sourire irrésistible et son charme ravageur ( devant la scène, les jeunes filles étaient au bord de l’hystérie!).

     

    Bébert et Martial Allart/ Photo ALVZ

    Leur répertoire est évidemment composé de leurs titres les plus connus, comme « Flip flap », « Fête la fête« et « Tape des mains« , et leur tube de toujours  » Chante« , mais il est dorénavant émaillé de nouveaux puisqu’ils viennent d’éditer un album composé de 10 morceaux, qui restent dans la lignée de leur style intangible, illustrant un rock sympathique, bon enfant et dynamisant. La différence avec le temps est que les Forbans ont récemmentsuivi les traces de Johnny sur la route 66 des Etats-Unis et que leur son et leur inspiration se sont quelque peu américanisés, au point d’être flamboyants dans certains morceaux , comme « Il était une fois » , forcément inspiré  par Sergio Leone. Toutes les chansons, dont certaines, comme « Ma fille » ou « Quelques mots » sont très personnelles, ont été écrites par Bébert et composées par le nouveau guitariste du groupe, le flamboyant Martial Allart et par le talentueux Michel Pin, bassiste.

     

    Le nouvel album des Forbans

    En première partie de leur concert se produit maintenant un tout jeune chanteur de dix-sept ans, Raffi Arto, que Bébert a découvert il y a quatre ans, et qui a participé avec un succès remarquable à The Voice 2017 en ne chantant que du Rock’n Roll façon années 60, le look teen-ager et les cheveux aussi …gominés ! Ses idoles sont Elvis Presley dont il possède parfaitement le déhanché sexy et la voix de velours, et Chuck Berry, qui lui a apparemment légué sa folie. Ce garçon s’accompagne debout sur son clavier qu’il manipule avec une science de prestidigitateur, entouré d’un batteur et d’un guitariste, sans oublier, à l’Olympia,  son petit frère de 14 ans, Viken, saxophoniste émérite!  Quelle famille! Et Bébert lui écrit actuellement pour Raffi des chansons qui s’inséreront dans son répertoire de reprises rock.

     

    Raffi Arto 

    Réservez bien vos dates pour passer une excellente soirée typiquement Rock ‘n Roll avec les Forbans et Raffi Arto. Et en famille! Le Rock n’a pas d’âge!

     

    Et voici leur tout dernier clip sur Maria, une nouvelle chanson.

     

     

    Grégoire Colard 

     

    Quelques dates de concerts: 
    13/10: Saint-Gaudens (31)

    23/11/Claye Souilly (77)

    30/11 Lavelanet (09)

    31/12 Sainte Gemmes le Robert (56)

    2/2/2019 Wasquehal(59)

    15/2 Drancy (93)

     

    Johnny à Rio/ Photo Tony Frank/1967

     

    Le public, et même les plus fans des fans de celui qui a su allumer le feu dans leurs vies, tous doivent se ruer à cette exposition, « Johnny« , où chacun découvrira de spectaculaires objets-témoins de la vie de notre idole nationale et nombre de sublimes photos inédites. A ne pas rater!

     

    Photo Pierre Fournier 

     

    Ah! Johnny !!! On sait tout sur lui, ou plutôt on croit tout savoir, de sa vie, de sa carrière, de ses amours, et maintenant de son héritage qui sème la discorde, jusqu’à l’écoeurement.  Et pourtant, la Galerie Joseph, artistiquement cornaquée par Ghislaine Rayer, en accord avec Patrice Gaulupeau, le cadreur préféré du chanteur, propose sur deux étages un immense espace de 850 m2 où sont accrochées d’innombrables photos inconnues, extraites des collections les plus privées de grands photographes amis et complices du chanteur qu’ils n’ont jamais abandonné, que ce soit en France, aux Etats-Unis, au Brésil, en Tchécoslovaquie et ailleurs.  Et même à l’armée, avec ses copains pious pious. On y retrouve notre Jojo sur une plage au Brésil, au volant de super bolides, sur des motos de rêve, sur scène, bien sûr, lors de tournages de films, et aux côtés de stars mondiales., comme Marlène Dietrich. L’élégance et l’originalité de cette exposition font que rien ne tourne autour de sa vie privée, à part quelques clichés jamais vus de son enfance avec son père si souvent absent, de sa mère qui l’avait confié à leur famille. Pas une seule image de ses femmes, de ses mariages, de ses enfants. Seul l’artiste est mis en valeur à travers ses prestations scéniques, ses voyages de rocker, et son parcours de star, avec certains accidents de parcours, notamment en voiture, illustrés aussi ici.

     

    La Gillet Vertigo, toute en carbone. 

     

    La fameuse moto Harley Davidson, surnommée par Johnny « Laura Eyes », en 1995. 

    Ces photographes amis ont pour nom Raymond Depardon, Patrick Demarchalier, PierreFournierBettina Rheims, André Rau, Claude Gassian, Jean Marie Périer et Tony Frank, pour ne citer qu’eux…L’exposition comprend aussi des présentations de costumes de scène de la star, deux de ses Harley Davidson rutilantes, son permis de conduire, plusieurs de ses légendaires guitares ( celles qu’il n’avait pas cassées sur scène ou jetées dans le public!), des disques d’or, des affiches de concert et de ses films.  Bref, un panorama exhaustif  d’une vie aux mille facettes.

     

     

    L’exposition  » Johnny » est très riche et émouvante, et une journée « Dédicace stage »  a eu  lieu à la Galerie Joseph le samedi 8 mars avec nombre de personnalités et amis ayant publié des livres sur le chanteur désormais mythique, comme Sam Bernett, Jean Claude Camus, Tony Frank, Gilles Lhote, Jean Basselin, Patrice Gaulupeau.

     

    Grégoire Colard

    Entrée : 12 euros

     

     

    La République Française est peut être en « Marche », mais elle est aussi en danse. C’est ce qui se passe tous les soirs de cet été Place de la République avec cet évènement qui permet à chacun de laisser libre cours à son corps et à son charme.

     

    Il est dix-neuf heures et vous n’avez pas de projet pour ce soir? Vos amis sont en vacances? Vous avez pourtant besoin d’amitié, de rires, d’émotions et ce ne sont pas les monuments de Paris, comme la Tour Eiffel ou le Louvre, assaillis par les touristes, qui déchaînent votre envie de bouger. Il y en a un, pourtant qui devrait vous réjouir, c’est la Place de la République, certes le symbole parfait de notre nation, des mouvements de protestation et des grèves populaires, sans oublier le lieu où tant se sont recueillis en silence ou avec Madonna en pensant au Bataclan, mais aussi un lieu ouvert, rénové récemment, où il fait bon se poser au milieu des skaters et autres jongleurs, et, cet été, parmi des danseurs anonymes. Certains, qui glissent savamment sont apparemment des professionnels, sculptant des chorégraphies personnelles, mais le reste de cette petite foule qui évolue avec eux sur des rythmes divers est composée de toutes sortes de gens, certains parfaitement débutants, de tout âge, le sourire aux lèvres, heureux d’être là en couple ou de pouvoir inviter une ou un inconnu. Peut être avec un gros câlin?

     

     

    Ces parties quotidiennes, intitulées  » Gros câlin debout« , ont lieu chaque jour de 19 et 23 heures, au son d’une sonorisation, qui, si elle n’est pas professionnelle, est assez efficace pour pousser chacun à entrer dans la danse ! L’idée d’insuffler cet air de liberté est venue d’un groupe d’aficionados  de cet art de grâce, qui a décidé d’improviser  ces nocturnes quotidiens. Nulle demande d’autorisation officielle n’a été faite auprès de la Mairie de Paris,  qui tolère tous ces mouvements de jambes, d’autant plus qu’aucune participation monétaire n’est demandée par les organisateurs. Il y avait déjà des skaters?  Il y a aussi maintenant des danseurs!

     

     

    Les musiques proposées à la foule sont diverses et pas avariées, passant de la salsa au tango par la bachata, la kizomba, de l’afro-house, sans oublier, bien sûr, du rock et même du swing, avec les couples évoluant en ligne. Au fur et à la mesure de la soirée , il y en a pour tous les âges et tous les niveaux, et même quand une compagnie professionnelle vient spontanément de loin, de Dijon, de Bretagne ou d’ailleurs, pour se mêler aux quidams parisiens, il se dégage un esprit de partage général. Et le sourire qui est sur les lèvres de tous est parfaitement bon enfant.

     

     

    Grégoire Colard

     

    Soirées « Gros câlin debout »

    Tous les jours, de 19 à 23 heures. Gratuit.

    Place de la République, Paris 11eme, Métro République.

    La princesse Hermine de Clermont-Tonnerre a toujours été exposée médiatiquement et mondainement   mais, depuis peu, ce sont ses créations artistiques, picturales et plasticiennes, qui prennent la pose devant l’oeil des collectionneurs…

     

      Hermine de Clermont-Tonnerre avec  son oeuvre, « Le bouc » et devant l’une de ses toiles. 

     

    Issue de l’une des plus vieilles familles de France, cette princesse au titre pontifical est depuis toujours  l’une des reines de la jet set française et internationale,  au point de créer dans les années 90 une sorte de cercle de jeunes mondains, le « Club du Tonnerre« , qui réunissait des centaines d’aficionados bien nés,  avides d’être systématiquement invités à des soirées chics et chocs grâce à elle, avec toujours des  bénéfices et des dons  reversés à des associations, à des oeuvres humanitaires, sauvant entre autres nombre d’enfants.  Longtemps journaliste pour Gala et Point de vue, elle a aussi enchaîné quelques tournages de films,  été une styliste-égérie de Dior,  participé plusieurs années au fameux Rallye des Princesses, écrit plusieurs livres sur le thème cher à sa rivale amicale Nadine de Rothschild, à savoir  « comment se tenir en société » et  même participé à l’émission populaire « La Ferme Célébrités! ». Frivole, la princesse ? Non, épicurienne. Et joyeuse. Définitivement. Elle pioche le bonheur là où  il est, et surtout, sa passion, c’est de le transmettre, de le partager, avec ses enfants, son entourage, ses amis, mais aussi  tout ceux qui l’approchent, quand elle ne va pas elle-même au devant de ceux qui souffrent. Et c’est avec le public qu’elle veut aujourd’hui dialoguer avec humour et sérieux, à travers ses oeuvres, dont elle vient d’exposer certaines avec succès au dernier salon de l’Art Contemporain, au Carrousel du Louvre.

    « Les vanités du 21 ème siècle » 

     

    Son inspiration d’artiste aurait pu puiser dans son goût supposé immodéré pour les mondanités, mais, en fait elle se porte sur  le temps qui passe, sur la nature saccagée par l’homme, sur la temporalité des objets et de l’argent, sur la vanité de la société. Son travail  se définit donc comme conceptuel.

     

    « La mer est une poubelle » 

     

    Ce qui ne change pas, avec cette princesse créatrice, rock’n roll et incroyablement fantasque, c’est sa dérision  ravageuse, même quand il s’agit d’amour !

     

     

    Avant sa toute prochaine exposition,  il est facile d’en savoir plus sur ses oeuvres en consultant son site: princessehermine.com. 

     

    Grégoire Colard 

     

    Exposition « Fin de chantier »: 30 rue des  Mathurins 75008// 6, 7 et 8 juillet 2018

     

     

     

    Le photographe Tony Frank n’a jamais été un paparazzo voleur d’images. Respecté et aimé des stars depuis les années 70, il était souvent invité par elles à s’immiscer dans leur intimité, comme chez Serge Gainsbourg,  au 5 bis rue de Verneuil. Un grand privilège…

    Tony Frank a commencé sa carrière de photographe à 15 ans ( !) avec le magazine de jeunes  Salut les Copains, créé par Daniel Filippachi. Au fil des années, ayant le même âge que les vedettes yéyés de l’époque, il a su créer avec elles une proximité amicale grâce à sa bonhomie et sa jovialité naturelles. Impossible de résister à son sourire et de ne pas lui faire confiance. C’est ainsi qu’Eddy Mitchell, Véronique Sanson, Johnny Hallyday, Michel Berger, France Gall, Alain Souchon, Laurent Voulzy, Nathalie Baye, mais aussi les Who et Bob Dylan, pour ne citer qu’eux, ont toujours apprécié son oeil d’artiste.  C’est lui qui  créa la fameuse affiche  de Michel Polnareff avec ses fesses nues, ou, par exemple, la pochette de Melody Nelson, avec Jane Birkin, illustrant cet album écrit par Serge Gainsbourg.

    Tony Frank 

    Ah, rue de Verneuil, entre Serge et Tony,  là, c’est l’histoire de toute une vie partagée, avec des fêtes, des bons mots, des repas et des bonnes bouteilles, des séances de travail, et des pauses  dans la quiétude  de cet antre aux murs noirs de la rue de Verneuil,  découvert par l’artiste avec Brigitte Bardot. Un habitat baroque  aux fenêtres toujours fermées, où Maître Serge alignait avec minutie dans un ordre que nulle spontanéité ne devait déranger, pas même celles de  ses enfants, des objets, des bibelots précieux et fétiches des tableaux, des stages, des poupées anciennes collectionnées par Jane.  Sans oublier des médailles, des diplômes,  des décorations, et des trophées qu’il remportait. Sa cuisine était tout aussi ordonnée. « La spécialité de Serge, raconte Tony Frank, était de mitonner des plats marinés et de concocter des cocktails,  comme le Gibson, avec la précision et la dextérité d’un barman professionnel ! ». 

     

    Photo Tony Frank 

    Tony Frank a eu l’insigne honneur pendant des années de pouvoir prendre des photos de ce décor dont Serge Gainsbourg était si fier et dont il rapporte aujourd’hui les propos rieurs :  » Voilà, c’est chez moi. Je ne sais pas ce que c’est : un sitting room, une salle de musique, un bordel, un musée…Je ne sais pas ce qui est le plus précieux ici. Si ce sont les objets ou moi ! Qui est hors de prix ? Je pense que c’est moi ! « .  

     

    Photo Tony Frank 

    Le photographe a aussi immortalisé les innombrables graffitis d’admiration qui avaient complètement envahi le mur extérieur comme, déjà, une expression spontanée de street art et qui perdurent encore aujourd’hui, sans cesse recouverts par d’autres. Selon Tony Frank, Serge était ému et amusé de ce lien direct avec ses fans anonymes et repérait immédiatement  les nouveaux messages du jour .  » Ma maison est célèbre!… ».

     

    Charlotte et Serge Gainsbourg/Photo Tony Frank

     

    Aujourd’hui, la maison, devenue un monument artistique secret de Paris,  que Charlotte Gainsbourg rêve toujours d’en faire un musée, espérant être officiellement aidée pour cela, est restée telle quelle après la mort de Serge, en 1991, offrant pour les seuls murs noirs les trésors de toute une vie. Des trésors que Tony Frank a sublimé par ses clichés, que l’on peut détailler et admirer dans son livre et dans une exposition éclectique à la Galerie de l’Instant qui permet d’être virtuellement invité chez Gainsbourg

     

    Grégoire Colard