Il y a des jours comme ça où vous allez sans grand enthousiasme à un concert où se produisent plusieurs artistes ou groupes encore inconnus, et là, le choc ! C’est ce qui est arrivé pour Tapage Culture, invité au O’Sullivan de la Place Pigalle, où le groupe Flavie et les Garçons, en quelques sept ou huit titres en français et en anglais a déchaîné un public qui ne le connaissait pas. Une vraie révélation, à suivre de près ! Nous avons rencontré la chanteuse…

Flavie et deux de ses trois Garçons sur la scène du O’Sullivan
« Flavie, on vous découvre sur scène, mais qui êtes vous ?
Flavie: Je suis quelqu’un de passionné par la musique. J’ai dix-neuf ans, et je chante depuis ma plus tendre enfance. Je pense musique, je respire musique, et même si je poursuis des études de droit pour rassurer mes parents et leur faire plaisir, je ne me vois pas faire autre chose que de la musique ! Cela dit, le droit ne me sera pas peut-être pas inutile dans ce métier où j’aurai, on ne sait jamais, à discuter de milliers de contrats (rire)! On peut toujours rêver!
-D’où vient cette passion ?
Flavie: Toute petite, j’ai eu à subir le divorce de mes parents, la maladie de ma tante et c’est à travers les chansons de Christophe Maé que j’adorais, que j’arrivais à extérioriser mon mal être, en changeant souvent les paroles de ses textes, pour y inclure mes mots à moi! Serge Gainsbourg aussi m’a influencée, surtout quand il affirmé un jour » Je dérange, mais je le sais « . J’ai compris que j’étais une petite fille qui dérangeait aussi, mais cela m’a déterminée jusqu’à maintenant . Je sais où je vais.

-Et où allez vous ?
Flavie : Je vais à la rencontre du public, je veux faire de la scène, encore et encore, avec mes trois Garçons, des musiciens que je connais depuis plusieurs années. Je me suis produite à 13 ans pour la première fois en public à la Fête de la Musique. A 15 ans, j’ai commencé à enregistrer des titres avec eux, et aujourd’hui nous avons un premier CD.
Vous écrivez vos textes et vous composez?
Flavie: Pour le moment, je ne joue d’aucun instrument, mais quand j’écris mes textes dont certains avec Alain Morel, écrivain et journaliste, j’ai déjà une idée de ce que ce pourraient être le rythme, en général pop rock, et le style de la future chanson. Ce que je dis dans mes titres, c’est souvent assez personnel, car j’ai subi des troubles émotionnels et physiques durant mon adolescence, à cause des émois familiaux, donc, mais aussi à la suite de harcèlement sexuels et d’une tentative de viol. Aujourd’hui, je suis devenue forte, sensible au mouvement Me Too , et ma dernière chanson « Ne me touche pas « , avec le clip qui vient d’être réalisé et qui est sur U Tube, est le reflet de ma détermination à m’affirmer en tant que femme, chanteuse et en tant que personne solidaire, à l’écoute des autres.

Pour vous, la chanson est une arme ?
Flavie: Grâce à elle, je me solidifie pour combattre. Là, je reviens de Mongolie où j’ai pratiqué un voyage équitable en traversant la steppe, en parlant et chantant avec les gens, en partageant leur quotidien. L’été prochain, j’irai à Madagascar pour aider des enfants à travers une association, « Nosy Komba ». Je suis très sensible à l’actualité du monde, qui me révolte et me met dans une rage folle. La chanson est un vecteur pour aller à la rencontre des autres et, si possible, les aider.
Quels sont vos modèles artistiques?
Flavie: Ce sont presque toujours des femmes fortes (rire)! Comme Lady Gaga, Adèle. Et même Amy Winehouse. Chez les garçons, Stromae.

Physiquement, vous ressemblez à Lady Gaga dans A star is Born !
Flavie: Ah oui? Je prends cela comme un compliment! Merci! Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est quelqu’un qui ose ! Sa carrière de chanteuse, et maintenant de comédienne, est hallucinante. Elle peut m’inspirer, en toute modestie, mais ce qui est sûr, c’est que je suis quelqu’un de déterminé! Je vis et j’irai en tous cas au bout de moi-même. Et vers les autres. Et vers l’amour. C’est déjà ça! Non?
Grégoire Colard
Flavie et les Garçons, en concert le 12 janvier au Flow/ 4 Port des Invalides Paris 7eme/ 01 44 05 39 50