Tapage Culture

Emmanuel Bonini, biographe, a recueilli les souvenirs de Doudou Morizot, le régisseur historique de l’Olympia, qui, aux côtés de Bruno Coquatrix, a dû faire face aux caprices et aux sautes d’humeur des innombrables stars de la chanson qui s’y sont produites, dans les années 50 à 80. Mais il se souvient aussi de moments des plus agréables!

Claude François et Doudou Morizot


Quand des artistes arrivent dans une salle pourtant mythique comme l’était l’Olympia, ils ressentent le plaisir de s’y produire le soi-même, mais aussi le trac, avec l’idée noire que rien ne fonctionne comme prévu. Que le son ne soit pas bon, que les lumières soient mal réglées, que le rideau rouge ne s’ouvre pas. Alors quand ils rencontrent Doudou Morizot, le régisseur de la scène, grand responsable de l’ensemble de toute la technique et de ses nombreux ouvriers, même certains des plus grands noms de la chanson française et internationale n’arrivent pas à afficher un sourire tranquille. Ils ont besoin d’être rassurés! Et c’est ce qu’a fait Doudou Morizot pendant vingt-cinq ans. Avec succès, mais pas toujours!

Doudou Morizot, Jerry Lewis et Liza Minelli
On apprend ainsi au fil des pages qu’Annie Cordy était un amour absolu, alors que Claude François, toujours extrêmement en retard, avait des rapports compliqués avec tous ceux qu’il croisait sur scène et en coulisses , alors que Michel Polnareff, lui, se montrait vindicatif. Barbara se rongeait d’angoisse, comme Gilbert Bécaud. Johnny Hallyday se conduisait à chaque fois en vieux pote, et Léo Ferré appelait Doudou « son frère ». Ce livre est un voyage au pays des artistes où certains montraient en coulisses leurs vrais visages, qui n’auraient pas forcément enchanté le public le soir même ! Doudou Morizot est un homme qui a compris qu’une vedette n’est pas une personne comme les autres, qui veut tout dominer sur scène, et qui a besoin d’être parfaitement rassurée au niveau technique. Il avait donc le rôle d’une nounou, avec plein de pensionnaires plus ou moins agités et déraisonnables .

Charles Aznavour, Doudou Morizot et Bruno Coquatrix.

Vous l’aurez compris, ce livre, très agréable à lire, foisonne d’anecdotes amusantes, étonnantes, qui, sans méchanceté aucune, donnent une certaine idée du quotidien d’une immense salle de spectacles, avec ses stars à manier….avec précaution !

Grégoire Colard

Doudou Morizot/Je les ai tous vus débuter/ Emmanuel Bonini/

L’Archipel/20 euros

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