Tapage Culture

Starmania, créé en avril 1979 au Palais des Congrès de Paris aurait 40 ans cette année! Fabienne Thibeault a été au coeur de ce lancement triomphal dont elle a été un élément essentiel et porteur, et raconte dans un livre émouvant et intéressant les dessous compliqués de cette oeuvre à laquelle personne ne croyait et qui a fait le tour du monde !

Luc Plamondon et Michel Berger 

Michel Berger, en tant que compositeur, était fan des grandes comédies musicales américaines. George Gerschwin (« Porgy and Bess ») était son modèle. Son rêve était d’écrire un opéra-rock qui serait monté en France. Mais chez nous, alors, le « musical »  était un genre maudit. Aucun producteur, n’aurait misé sur le moindre projet dans ce sens. Pas rentable. Mais Berger, têtu en diable, a décidé de forcer le système, s’adjoignant le québécois Luc Plamondon comme auteur des textes. Ils travaillent deux ans, imaginent un thème futuriste, à savoir celui de jeunes zonards qui veulent renverser le Président de la ville, qui kidnappent la star de la télévision et la séduisent pour prendre le pouvoir grâce aux médias. Le temps d’engager des chanteurs de Paris et de Montréal, moitié, moitié, d’enregistrer un album, de convaincre finalement des décideurs, Starmania peut être  joué sur scène. Et c’est là que tout se complique, en coulisses, entre les équipes techniques françaises et québécoises, mais aussi avec celle, américaine, du metteur en scène New-Yorkais, Tom O’Horgan, très star ( « Hair/ Jesus Christ Superstar »). Aujourd’hui, Fabienne Thibeault nous fait partager ses souvenirs, partagés entre humiliations et grands bonheurs.

Fabienne Thibeault, la « serveuse automate », en 1979. 

Une humiliation, parmi d’autres?  Fabienne Thibeault a un rôle important, celui de  la chanteuse conteuse de tout ce qui se trame dans la ville, Monopolis, que ce soit dans les sous-sols envahis par les loubards en révolte, ou dans les buildings des nantis, mais, jusqu’à la dernière répétition, elle n’a toujours pas de tenue de scène! On l’a oubliée! Le costumier, en prenant enfin conscience, attrape une immense boîte en carton, fait deux trous sur les côtés pour les bras et le tour est joué…sauf que la chanteuse une fois dedans n’arrive à porter son micro jusqu’à sa bouche…Un grand bonheur, parmi d’autres? Le soutien indéfectible de Daniel Balavoine, qui détestait que les acteurs soient… »les uns contre les autres »! Ce qui ne manquait pas…

Fabienne Thibeault et Daniel Balavoine 

Ce livre est ainsi, plein d’anecdotes plus croustillantes les unes que les autres, qui prouvent que monter un show qui se voulait légendaire, et qui l’est devenu, se prépare dans la passion avant la première, avant de passionner à son tour le public. Et maintenant, vous, à la lecture de ces pages!

 

Grégoire Colard 

 

Mon Starmania/ Fabienne Thibeault/Editions Pygmalion/ 195 pages/ 19,90 euros.

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