Le street art, né dans la sauvagerie et l’illégalité dans les années 60, a aujourd’hui pignon sur rue, et la commune du Grand Paris organise désormais des parcours en bateau pour vous le faire admirer.
Tout le monde est désormais habitué à découvrir un beau matin un dessin, une fresque sur le mur d’un immeuble voisin, sur une porte, sur le sol, bref, n’importe où. Autrefois, les « taggers » devaient se cacher et travailler de nuit pour échapper à la vindicte policière et éviter des amendes trébuchantes ! Considérés comme des voyous défrayant alertement notre environnement, ces artistes « vandals » de la pénombre n’en menaient pas large, d’autant plus que leurs grafittis étaient comme des cris de rage contre la société. Certains d’entre eux sont pourtant devenus des stars, dont chacun connaît le style, que ce soit entre autres Keith Haring à New York avec ses fameux petits bonshommes réalisés au pochoir qui envahissaient les murs du métro et de la ville, ou le français Speedy Graphito.
De Keith Haring/1989
Le Street Art est devenu une profession officielle, sans revendication particulière, que ce soit en France ou dans le monde, largement autorisée par nos édiles municipaux et même acceptée par les plus grands musées. C’est ainsi que la commune du Grand Paris organise chaque été depuis 2016 une sorte de croisière de 2h30, « Le Street Art Avenue Grand Paris » sur le canal Saint Denis qui relie le Stade de France au parc de la Villette, où chacun peut participer à la découverte d’oeuvres éphémères créées sur des façades, des piliers d’autoroute, des murs, et même sur l’ensemble d’une cimenterie ( redécorée par Guate Mao). 20 artistes ont été ainsi invités à laisser libre cours à leur imagination, comme Telmo Niel, Polar, Alancha Arango, Zest, Swen, Tarek Benaoum, Banksy et Marko 93. Des noms de plus en plus reconnus.
Les félins/ fresque du pochoiriste Marko 93
25 fresques sont ainsi proposées cette année sur le trajet de l’urban boat qui lève l’ancre chaque jour pendant l’été, jusqu’au 18 août, au bassin de la Maltournée, à Saint Denis, devant le « 6 B« , atelier de création pour artistes résidents. Un conférencier, JP Mano, spécialiste des cultures urbaines et hip hop, éclaire les croisiéristes sur la diversité discursive des créateurs , sur leurs instruments de travail, qui au pochoir, certes, mais aussi en bombe aérosol, en peinture acrylique, en collage, avec des affiches, etc…Le tout sur un fond musical plutôt…entraînant, du hip hop, danse de la rue, considéré comme très lié au street art, de par son inspiration citadine.
En cette période de canicule, n’hésitez pas à embarquer pour cette visite artistique de Paris et à donner votre avis sur l’embellissement ( ou non! ) de notre environnement. N’oubliez pas que l’art est un partage!
Grégoire Colard
Jusqu’au 18 août. Embarquement au bassin de la Maltournée, à Saint Denis (RER D ou tramway)
Prix: 12 euros.